L’interview d’un voyageur à temps plein

Aujourd’hui nous vous proposons une interview de Jérémy du blog Roadcalls. Ce jeune globe trotteur, n’est pas qu’un simple voyageur vacancier, il est un Digital Nomade, c’est à dire qu’il voyage à temps plein tout en travaillant essentiellement sur internet. J’ai toujours été très admirative de ce genre de voyageur, qui ont su se séparer complètement du schéma et des sentiers que nous trace notre société. Ce mode de vie implique toutefois quelques règles et il faut savoir faire preuve d’imagination et de débrouillardise pour subvenir à ses besoins. C’est pourquoi Jérémy a créer un livre numérique dans lequel il partage tous ces bons plans pour réussir une vie de nomade et en profiter pleinement. (Vous trouverez le lien vers ce livre à la fin de cet article.) Mais d’abord je tiens à vous présenter Jérémy! Bonne lecture. 🙂

1- Salut Jérémy, peux tu te présenter en quelques lignes? Ton âge, ton métier, et quelques mots sur ton parcours.

Salut Marie ! Alors donc je m’appelle Jérémy, j’ai pris 27 ans en septembre dernier, et mon métier c’est journaliste. J’ai bossé quelques années en télé locales et pour la chaîne d’un club de foot pro.  Entre temps, je me suis découvert une passion pour les voyages lors d’un week-end prolongé à Oslo avec des amis. Petit à petit, c’était devenu mon obsession : dès que j’avais la moindre journée de congé, je devais partir. C’est comme ça que j’ai découvert Londres, Barcelone, Copenhague, Édimbourg et quelques autres. Mais chaque retour à la réalité était plus difficile que le précédent. A l’étranger, au milieu d’une culture nouvelle, d’une langue inconnue, je me sentais à ma place. Revenir en France, retrouver mon bureau sans fenêtre et mon patron qui ne connaissait même pas mon prénom, c’était devenu ma hantise.x

C’était là l’opportunité que j’attendais : quitter mon job et partir pour un voyage sans date de retour.

Jusqu’à ce jour où j’ai reçu une lettre de licenciement pour motifs économiques : la petite chaîne normande qui m’employait n’avait plus de sous pour payer mon mirobolant salaire (c’était quand même 10€ au dessus du SMIC). J’aurais dû être énervé, rentrer dans le bureau de mon chef en piquant une crise, mais au final, j’ai eu le sourire toute la journée. C’était là l’opportunité que j’attendais : quitter mon job et partir pour un voyage sans date de retour. Dans la foulée, j’ai rendu mon appartement, acheté un sac à dos et un billet Ryanair pour le Portugal. C’était le premier pays de ma nouvelle vie nomade, qui a commencé à l’automne 2011.

Jérémy à Grenade
Jérémy à Grenade

2- Depuis que tu voyages à temps plein, combien de pays as tu visité ou habité?

Je n’ai pas tenu un compte précis du nombre de pays où je suis allé. En gros, j’ai pas mal vagabondé en Europe, m’arrêtant deux fois assez longtemps : une à Grenade, en Espagne, où j’ai passé l’automne 2012. Et une autre en Suède, dans mon plus gros coup de cœur jusqu’à présent : Göteborg. A part ça, je suis passé par l’Amérique du Nord et l’Asie. Pour le moment, l’Afrique et l’Amérique du Sud sont encore des destinations inconnues.

Je préfère prendre mon temps, découvrir la culture locale, me faire de vrais amis sur place, plutôt que de rusher pour en voir le maximum.

Au niveau des chiffres, j’ai fait assez peu de pays par rapport au temps passé sur la route. Je pense que la plupart des backpackers en font davantage en 6 mois que moi en 3 ans. Mais c’est ma mentalité : je préfère prendre mon temps, découvrir la culture locale, me faire de vrais amis sur place, plutôt que de rusher pour en voir le maximum. Je ne suis pas un collectionneur, je ne coche pas un nom sur une liste dès que je franchis une frontière. Ma façon de voyager est vraiment simple : quand j’aime, je reste. Quand je m’ennuie, je pars.

Donc pour répondre quand même à la question, j’ai traversé une bonne vingtaine de pays, et vécu réellement dans 2 d’entre eux (sans compter notre belle et douce France).

Jérémy en Thilande
Jérémy en Thaïlande

3- Où es tu en ce moment? et qu’y fais tu?

J’écris ces lignes depuis ma chère Normandie, où je suis revenu depuis la fin 2014 après un formidable séjour sous le soleil sévillan (c’est devenu une habitude désormais : je termine mes années en Andalousie !). Ce que j’y fais ? Je me ressource, je passe du temps auprès de mes proches que je vois moins souvent maintenant que je bourlingue à droite à gauche, même si je repasse régulièrement en France entre deux voyages, pour ne pas perdre complètement le fil de la vie des uns et des autres.

Je ne reviendrais pour rien au monde dans la routine ‘métro boulot dodo’.

Je suis en train de monter un nouveau projet d’entreprise avec un ami, et ça demande énormément de boulot, comme tu peux l’imaginer. Surtout que je fais en sorte qu’il respecte toujours les critères de nomadisme que j’explique dans mon livre. C’est excitant, c’est ça qui me plaît : je suis libre, je choisis ma vie, et même s’il y a beaucoup d’inconvénients à ce mode de vie, je ne reviendrais pour rien au monde dans la routine ‘métro boulot dodo’.

Jérémy en Suède
Jérémy en Suède

5- Tu es donc voyageur à temps plein, comment organises tu ta vie, entre ton boulot et tes voyages?

Le rythme que j’ai eu pendant très longtemps, c’était de travailler le matin jusqu’à vider ma liste de tâches, et ensuite de visiter, découvrir la ville où je me trouve, boire des coups avec les locaux rencontrés, et ainsi de suite jusqu’au lendemain matin. Ça marche très bien quand je voyage seul et que je reste dans un endroit où je ne dépends de personne (donc en auberge de jeunesse ou dans un appartement que je loue par exemple). Mais en Couchsurfing -ce que j’utilise la majorité du temps- c’est beaucoup plus compliqué car les hôtes ne comprennent pas toujours que je ne suis pas en vacances. D’ailleurs c’est une distinction important à faire, quand on veut devenir ‘digital nomade’ et gagner sa vie sur la route, c’est de comprendre qu’il y a une différence énorme entre être en vacances et être en voyage. On peut très bien être en voyage et devoir travailler tous les jours : c’est mon cas.

Au final, ce qui se passe le plus souvent, c’est que dès que j’en ai l’occasion, que mon ordi est chargé, que je trouve un café sympa, je me pose et je bosse deux ou trois heures : j’écris un article pour mon blog Roadcalls, je réponds aux emails, etc … J’essaie de limiter autant que possible les réunions téléphoniques via Skype : c’est vraiment quand c’est indispensable, car je ne suis jamais certain d’avoir une connexion internet qui tienne le coup, et de pouvoir parler librement et tranquillement.

Jérémy à New York
Jérémy à New York

6- Qu’as tu principalement appris depuis que tu as ce mode de vie?

Difficile de répondre à cette question parce que j’ai vraiment le sentiment de ne pas être la même personne, comme s’il y avait un ‘avant’ et un ‘après’ ce changement de mode de vie. Je dirais que j’ai appris la débrouillardise, parce que être seul, livré à soi-même, au fin fond du Népal ou de la Malaisie, ça te force à te sortir les doigts, si je puis me permettre. J’ai également pris énormément confiance en moi, à force d’être confronté à des situations toutes plus nouvelles les unes que les autres et d’être propulsé à ce point là hors de ma zone de confort. J’ai développé une certaine capacité à jauger les gens très rapidement, afin de savoir si je peux leur faire confiance ou pas. Quand tu voyages, et encore plus quand tu voyages seul, tu es une curiosité et tu attires les gens à toi. Parmi eux, 99% seront des gens positifs, qui chercheront à te rendre service ou à te faire passer un bon moment. Mais tu auras aussi des gens mal intentionnés, qui chercheront à te tromper ou à t’arnaquer. A force de passer du temps sur la route, j’ai appris à jauger les gens rapidement et savoir qui est digne de confiance et qui ne l’est pas. Jusqu’ici, il ne m’est jamais rien arrivé de grave : je touche du bois.

J’ai écrit un article il y a pas longtemps sur ce que j’ai appris au cours de mes voyages, il est à découvrir ici : 21 choses que j’ai apprises en 3 ans sur la route. Ce n’est pas exhaustif, mais ça devrait donner un bon aperçu 🙂

D’une manière générale, j’ai appris à me connaître, à faire confiance aux gens, et surtout je me suis beaucoup amusé.

 

 

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3 réponses

  1. De l’avis d’une pro du bloging : 4,5/10
    Je dirai que votre blog est sympa même si la ligne éditoriale n’est pas claire.
    Les thèmes destinations et thèmes abordés sont un peu dèja vu mais c’est bien fait.
    Pensez à soigner votre design et je suis sure que vous serez un jour au niveau des pas mauvais.
    Courage les filles et bon voyages.

  2. Merci Haydee pour ta note… Je ne savais pas que notre blog était inscrit à un concours noté 😉 Pour notre part nous ne sommes qu’amatrices, en voyage comme en bloging… Ayant chacune un travail respectif qui nous prend 80% de notre temps comme la plupart des gens, notre blog de voyage reste un loisir, (tout comme nos voyages), et un plaisir de les partager via blog trotteuses. Le design plait, et nous avons beaucoup de compliments à ce sujet, il y a des choses à améliorer certes, mais il nous plait comme cela pour l’instant et sera modifier au grès de nos besoins et de ceux de nos lecteurs.
    Quand aux thèmes déjà abordés, effectivement, on ne prétend pas avoir plus que les autres, ni être des technonomades aguerri. Nous avons visité peu de pays, et avons nettement moins de temps à y consacrer que ceux qui en font leur métier à plein temps 🙂 Les destinations de nos voyages sont guidées et rythmées par notre vie et nos envies. Ce n’est pas notre blog qui guide celles-ci…

    Trêve de justification sur nos ambitions, bon courage à toi et bon voyages!

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